Bref, je suis partie.

Moins romancé, plus névrosé et sans Javier Bardem : mange prie aime, édition 2024.

Le 3 janvier je prenais un billet, le 4 je décollais pour 3 semaines.

Et puis j’ai annulé ce billet de retour.

Récit du plus grand luxe que je ne me sois jamais offert :

écouter le doux bruit que cela fait, de tout laisser tomber.

En écoute :  White Winter Hymnal - Fleet Foxes 🎶

Le départ.

Un matin, je me suis levée “Réfléchis plus c’est bon, l’appart servira aux copains qui ont besoin de crécher à Paris, Nash sera bien chez Papa Maman, j’ai vidé le frigo, j’ai coupé le chauffage, c’est bon ? Ok gros bisous, je vous aime, je sais pas où je vais, mais j’y vais.” J’ai pris Bangkok, c’est un bon hub Bangkok et puis j’improviserai, on verra bien.

Un grand monsieur m’a dit en partant, qu’à ne rien chercher, je risquerai fort de le trouver. Je crois qu’il avait raison. Je vous partage ce qui a été mis sur mon chemin : 

1- La Culpabilité 

Parce que tu sais, « c’était vraiment pas le moment de partir Marina ». Alors oui, la culpabilité, c’est le premier truc que je me suis prise en pleine face :  de ne pas tenir mes engagements pour les semaines à venir, de n’avoir aucune envie ni énergie pour donner des nouvelles, de ne rien produire, de ne pas avoir de but, de louper des événements importants dans la vie de mes proches, d’avoir besoin d’être si auto-centrée …

Enseignement numéro 1 : Pas besoin des autres, pour se faire du mal on s’en sort très très bien tout seul. Alors tu la prends ta culpabilité, tu la regardes en face, tu lui souris, tu fais ami-ami avec elle et tu lui dis: « Mais tais toi donc, le bon moment pour s’arrêter, il n’existera jamais. Je m’excuserai auprès de ceux que j’ai déçus mais je n’ai pas besoin de toi si je veux avancer ».

2- Des larmes

En 2023 je vous avoue que j’ai dû laisser tout ce sur quoi j’avais investi les 5 dernières années. J’ai souri très fort parce que je trouvais viscéralement que je n’avais pas à me plaindre, mais la trahison, le sentiment d’injustice, l’épuisement, la déception, ce n’est pas simplement en décidant d’avancer et en se focalisant sur autre chose que ça s’oublie. Là, votre serviteure n’avait pas bien fait le job.

Du coup, le premier jour dans mon hôtel, le coeur léger et le bagage mince, la vie est arrivée et m’a dit :  « Eh coucou, t’avais laissé ça en route !» … Et je me suis mise à pleurer comme jaja.

« C’est quoi ce délire? Je suis pas partie pour ça bordel ! ». Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait. Bon bah ça s’appelle une purge les petits potes, et comme si ça n’était pas suffisant, 1 semaine durant, j’ai fait des cauchemars, je me suis fait un petit récap’ des pires vécus de 2023. Sympa sympa. Là c’est bon, je pense qu’une page est tournée. J’en avais besoin. Je le savais … au fond je l’avais un peu prédit.

Enseignement numéro 2 :  mettre un couvercle c’est bien, mais ça n’empêchera jamais que l’eau déborde si la pression est trop forte. Si tu traverses un truc énorme et que tu te dis : « ça va c’était pas si douloureux » c’est peut-être que t’as une armure si lourde qu’elle t’empêche de voir qu’en fait, en dessous, on t’a amputé. A un moment donné il devient nécessaire de prendre le temps de regarder sa blessure et de lui donner le temps de cicatriser à l’air libre, sans quoi, tu ne réussiras probablement pas à donner le meilleur de toi pour la suite. Et note bien aussi que pardonner à ceux qui t’ont blessés, c’est un cadeau que tu te fais pour tracer ta route.

3- La solitude et l’ennui

Je vous en parlerai plus longuement mais durant 1 semaine je me suis coupée totalement du monde dans un endroit vraiment particulier. Sans téléphone, sans rien. En un mot ? Thérapeutique.

Enseignement numéro 3 : Le silence ça remue plus que n’importe quoi mais surtout, ça soigne. T’as des petites émotions refoulées qui arrivent timidement à ton esprit et qui n’auraient jamais pu se manifester dans le vacarme, de type : “Alors moi je suis là depuis 20 ans mais y’avait pas mal de monde, du coup je me suis jamais présentée : je suis le petit trauma qui explique que tu te laisses toujours un peu marcher dessus et que tu ne te sentes jamais à la hauteur - Oh désolée de ne pas avoir pris de temps pour toi avant, assieds-toi bichon, on va discuter.”

4- Moi-même

J’avais perdu le “moi par défaut”. Il s’était paumé quelque part entre mes propres injonctions d’entrepreneure qui doit briller et les attentes sociales. Après quelques semaines, il a refait surface : j’ai retrouvé mes envies, mon corps, mon énergie, mes besoins, mon “pourquoi” viscéral entreprendre. J’ai fait le constat que Paris ne devait plus être ma maison et que j’avais été bien trop entourée de personnes pour qui l’argent était le seul moteur … et qu’est-ce que qu’est-ce que ça rend con. Bref, j’ai renoué avec mes aspirations profondes (et mon côté José Bové).

Enseignement numéro 4 : Qui suis-je ? Où vais-je ? Si t’es paumé à quelques niveaux que ce soit, c’est pas ta faute, je t’assure. Tu ne peux pas t’équilibrer ni t’écouter dans un environnement baigné dans tes responsabilités, c’est pas possible. Ne te culpabilise pas, il te faut juste prendre du temps. Parce tu sais, la machine est vraiment bien faite. Quand tu lui laisses le temps, elle rééquilibre tout et ton mode par défaut revient. L’essentiel pour te permettre d’aller bien est simple : partir un peu, ne rien faire que t’écouter. C’est dur, t’as 1000 raisons de ne pas le faire, mais c’est essentiel.  

5 - L’amour

Malgré la distance, je ne me suis jamais sentie aussi proche de mes proches. C’est drôle mais j’ai la sensation que de loin ma vision a pu faire un auto focus sur ceux que j’aime/ qui m’aiment et les nouveaux arrivants qui vont jouer un rôle important dans ma vie. J’ai fait le constat de l’amour véritable.

Enseignement numéro 5 : Le vrai amour c’est savoir effacer ses propres envies/ attentes pour permettre à l’autre de grandir. Celui qui accepte que tu prennes du temps pour toi, t’encourage et te soutient dans tes décisions, même si elles sont parfois un peu débiles et risquées, c’est qu’il t’aime, c’est tout.

Sans transition aucune, je te partage aussi mes compagnons de route les plus utiles :

Partir avec 8kg de bagage, c’est bien, se retrouver à crapahuter avec 14kg parce que tu ne peux pas t’empêcher d’acheter de nouveaux livres et que t’es pas foutu de lâcher ceux déjà lus, c’est juste idiot - note pour trop tard : acheter une kindle.

• Mes livres : Le chemin le moins fréquenté (à se procurer d’urgence, j’ai pas les mots … )  / Unthertered Soul (« L’âme délivrée » ) / Conversations with god / Nouvelle Terre / Does it Matter (sur la relation que nous entretenons avec les posséssions matérielles) / Through your own words (des exercices d’écriture pour libérer ses émotions) / Manifest - des étapes pour mener la vie que tu veux / Big Magic (pour libérer sa créativité) 

• Mon abonnement Youtube Premium. J’écoute le soir des sons à 432 hertz pour améliorer ma clarté mentale et mon focus, c’est notamment durant ces séances que j’ai réussi à évacuer pas mal de mauvaises pensées.

• Chagropanga - Extraits de plantes maîtresses Tatwa - qui m’ont permis de rêver ++ et m’ont accompagnés dans ma purge émotionnelle. L’une de mes meilleures découvertes. Je savais en partant que j’en aurai besoin, j’ignorais que ça aurait un tel impact.

  

  .

Voilà pour ce premier mois. Le partage avec vous m’avait manqué, sincèrement, mais j’avais besoin de tout couper. Je vais revenir doucement mais sûrement car je commence à sentir la phase 2 de mon périple s’amorcer : (re-) construire.

Mais qu’est-ce que je fais là-bas ? Ai-je commencé à monter quelque chose ?

On se dit la suite au prochain épisode ?

Bon et puis parce qu’il n’y aura jamais de bons moments pour prendre du temps pour vous, j’espère que ce partage vous donnera envie d’écouter la petite voix qui vous murmure poliment de partir prendre l’air. On sait jamais, vous aussi, vous risqueriez de vous retrouver.

Prenez soin de vous, bisous.

Marina ☀️

_____________

Si tu as aimé cette newsletter commente/ like ici bas, ça me touche toujours beaucoup

& si ce n’est pas déjà fait, abonne toi là :